Souvenir d’enfance

Dimanche, j’ai suivi un atelier d’écriture en vrai de vrai, entraînée par mon amie Isabelle. Merci, ma chère, c’était un grand plaisir de vivre cette journée avec toi, et de me laisser guider à Morges, lors du Livre sur les Quais.

C’est Alain Maillard qui animait ce moment. 90 minutes qui ont passé bien plus vite qu’un match de foot, croyez-moi !

La consigne était de raconter un souvenir d’enfance, en le développant de plus en plus, dans trois versions successives, en ne tordant pas la réalité.

photo d’illustration trouvée sur Pixabay, mise à disposition par Ulleo

Première version, façon dépêche de presse.
Je me souviens d’un panier d’amandes fraîches, vues chez ma tante Claude. C’est le seul souvenir que j’ai d’elle. J’avais 18 mois quand elle est décédée.

Deuxième version, un peu plus étoffée.
Alors que j’étais encore petite, je suis allée chez ma tante Claude avec ma mère. Sur la table trônait un beau panier d’amandes fraîches, vert tendre, duveteuses.
Claude m’en glissa une dans la main. La douceur de fruit me toucha à tel point que je m’en souviens encore aujourd’hui avec émotion.
C’est mon souvenir le plus vieux : j’avais environ 18 mois. Claude est décédée quelque temps plus tard.

Troisième version, nettement plus travaillée.
J’étais tout enfant, presque bébé même, et c’est, à n’en pas douter, mon souvenir le plus ancien. Et même, d’une certaine manière, le plus intime, le plus sensuel. Il me revient souvent. Présent. Comme obsédant. Indélébile, malgré les années qui passent.
J’étais tout enfant, donc, et ma mère et moi séjournions chez ma tante Claude, sans que je puisse m’en rappeler la raison. Contrairement à ma mère, Claude était soignée, sophistiquée. Coiffure impeccable, ongles peints, toujours assortis à son rouge à lèvres. Chez elle, jamais de pommes ou de poire du bord du chemin, comme c’était si souvent le cas chez nous, mais des fruits nobles.
Ce matin-là, Claude était allée aux Halles, version abritée et plus cossue de notre marché villageois. Là, elle avait acheté un plein panier d’amandes fraîches, venant probablement d’Espagne où d’Italie… du Sud, en tout cas !
Et c’est l’une de ces amandes qu’elle glissa dans ma petite main. J’en éprouvais immédiatement la sensualité, la douceur. Le souvenir de cette pelure duveteuse m’assaille à nouveau à chaque nouvelle rencontre avec LE fruit. Je crois que je l’ai recherchée au milieu des peluches qui ont peuplé mon enfance.
J’avais 18 mois, et si je peux dater ce souvenir avec précision, c’est que, très peu de temps après, par une journée terrible qui transforma notre famille pour toujours, Claude nous quittait pour un monde qu’on dit meilleur, dans lequel le temps qui ne passe plus ne transforme pas sa peau souple en parchemin.
Elle avait 42 ans.

Contrairement aux apparences, c’est la deuxième version qui a été la plus difficile à écrire. En dire assez mais pas trop n’est pas si évident. Pour la troisième version, je me suis laissé guider par ma plume, tricotant allégrement mon vrai souvenir avec ce qu’on m’a dit de cette tante partie bien trop vite.
J’ai éprouvé beaucoup de plaisir à écrire en direct, avec d’autres gens s’adonnant au même exercice. Merci Alain Maillard et merci à l’école Désir d’écrire qui organisait cet atelier.

Voili, voilà.

La solitude

Moi, ce que j’aime dans la vie, c’est être seul. J’aime ce temps où je peux réfléchir, ce tête à tête avec moi-même. Je ne crois pas que je suis narcissique, mais j’ai besoin de temps pour souffler, pour ne rien faire, pour imaginer mon futur, pour relire mon passé… et essayer de ne pas reproduire les mêmes erreurs, essayer de refaire ce qui a porté du fruit… J’aime aussi beaucoup converser avec les personnages que je croise dans les romans.

Il y a quelque temps, mon médecin m’a conseillé de faire plus d’exercice. Pas de m’entraîner pour un marathon, non, mais de faire de l’exercice. Il faut dire que depuis que j’ai pris ma retraite, j’ai décidé de lire tous les livres que je n’avais pas eu le temps de lire du temps où j’étais pilote d’avion, toujours en voyage ou perturbé par le décalage horaire, profitant de mes quelques moments de libre pour jouer au poker, sortir en boîte aux 4 coins de la planète, me faire prendre en photo devant mon avion dans tous les aéroports où j’ai été envoyé…

Alors, je me suis fait un programme. Le matin, je me lève, je vais prendre un petit déjeuner à la boulangerie : un café sans sucre, trois croissants, une pâtisserie. Et puis je rentre, et je lis jusque vers midi. Là, je m’arrête, je mange les restes du repas de la veille (je n’aime pas gaspiller) puis je m’installe sur le canapé ou sur le balcon avec un roman. Vers 17h, je regarde s’il faut aller faire des courses, et si je n’ai besoin de rien, je m’accorde encore une petite heure de lecture. Souper tranquille, puis je regarde la télé… et bien souvent, je m’endors devant. Je me traîne alors jusqu’à mon lit, feuillette encore quelques pages, puis m’en vais voir Morphée !

Une vie bien réglée, des horaires fixes et réguliers… tout ce qui m’a manqué dans ma carrière, tout ce qui a manqué à ma femme et qui fait qu’elle est partie… mais passons…

Voilà donc que mon médecin me préconise l’exercice physique. Alors, c’est décidé, je vais m’y mettre. Je lirai un peu moins, c’est tout. J’en suis actuellement à 8 à 10 livres par semaine, ce n’est pas grave si j’en lis 50 de moins dans l’année.

J’ai conçu mon programme, car je tiens à la régularité ! J’ai choisi des sports que je peux pratiquer tout seul, sans avoir besoin de personne. Une heure d’exercice chaque jour, de 10 heures à 11 heures :

  • Lundi : marche
  • Mardi : Shi-ba-Shi
  • Mercredi : vélo
  • Jeudi : escalier (monter et descendre les 14 étages de mon immeuble)
  • Vendredi : Pilates
  • Samedi : piscine
  • Dimanche : rien, je me repose…

J’ai tenu ce rythme avec plaisir durant plus d’une année… puis voici que j’ai dû m’interrompre en 2020, en tout cas le samedi, car toutes les piscines ont fermé à cause d’un virus (que j’avais bien peu de risques de contracter, étant donné que je ne vois jamais personne !!!).

Et enfin, samedi dernier, la piscine municipale a de nouveau ouvert ses portes ! Je me faisais une grande joie de reprendre la natation… Mais c’est décidé, je n’irai plus jamais à la piscine !

Proposition de Miletune pour cette semaine : image Pelle Cass – clic

Il y avait tellement de monde dans cette piscine qu’on aurait dit un panier de friture. Je ne m’entendais même plus penser, mon dialogue intérieur a été interrompu… je déteste cela !

Avez-vous un autre sport de solitaire à me suggérer ?

Voili, voilà, c’était ma participation pour cette semaine au défi de Miletune.

A tout bientôt, peut-être !

Un plein panier

Belle année à chacune et à chacun qui passez par ici…

Voici ma participation de la semaine pour Mil et une

Un plein panier… Voilà ce que la druidesse du village avait demandé à Tara, sa jeune apprentie intrépide…
La voici donc partie seule dans les bois pour chercher les précieuses baies parasites sur les arbres alentours. Elle n’aimait pas cueillir cette plante toujours verte, même l’hiver. D’une façon générale, elle n’aimait pas prélever dans la nature ce dont les petits oiseaux se nourrissait…
Elle avait tant de fois observé leur ballet aérien… elle savait que le gui était une victuaille de choix pour la petite mésange bleue, la sittelle ou la grive… Il faudrait donc les priver de leur pitance…

Un plein panier… Si elle voulait garder sa place d’apprentie, elle avait intérêt à ne pas lambiner. De plus, il faisait froid ce matin du sixième jour de l’année et Tara aspirait à retrouver la douce chaleur de la hutte druidique et ses activités bouillonnantes.

Sa serpe d’or à la main, elle se tenait au pied du vieux chêne qu’il lui fallait escalader. Elle détacha sa ceinture dont elle enserra l’arbre et elle entreprit son ascension de sa drôle d’allure qui la faisait ressembler à un écureuil.

Branche après branche, elle remplit son panier, posa dessus la serpe et descendit le long du tronc avec aisance.
Soudain, un aigle arriva, agrippa l’anse du panier et s’envola avec son butin. Que dirait-elle à la druidesse ? Elle se concentra, regarda l’aigle qui n’était plus qu’un point au firmament. Un cri sortit de sa gorge. L’aigle l’entendit, redescendit et posa le précieux panier à ses pieds, avant de reprendre son envol.

Tara s’éveilla en sursaut dans la hutte familiale baignée de la lueur dorée du foyer. Le matin n’était pas encore là… Elle avait le temps de réviser avant l’examen de ce grand jour. Serait-elle choisie comme apprentie ? Elle en avait maintenant la certitude.

Voili, voilà, j’espère que l’histoire vous a plu…

Deuxième histoire d’hiver

Et la suite de l’atelier de lundi, un deuxième texte (ce sera tout pour cette fois). Je voulais le retravailler, mais pour finir, j’ai décidé de vous le livrer tel quel…

Les gens pensent que nous sommes tous identiques, mes frères et moi. C’est très décevant, quand ils croisent l’un de nous en plein hiver… Ils nous regardent à peine, ils nous dédaignent… et s’ils nous parlent, c’est pour nous dire : « Tu es bien comme ton frère »…

Mais moi, par exemple, je peux vous citer une kyrielle de différences entre eux et moi. Je suis né le 20 décembre, vers la fin du jour. Il faisait juste 2°C à l’heure où je suis arrivé sur terre. J’ai trouvé là une couverture douillette. Depuis, j’apprécie quand il fait froid.
Dans le lointain, quelqu’un jouait du Chopin. Je crois que c’est depuis là que j’aime ces notes de piano mélancoliques. Dans l’air flottait une odeur de marché de Noël : pomme d’amour, mandarine et vin épicé. J’ai gardé en moi cette odeur à la fois acide et sucrée.
Au loin, le ciel était encore vaguement coloré des derniers rayons du soleil, mais au-dessus de ma tête, il était déjà tout noir. C’est depuis ce temps que je me sens vraiment vivre au crépuscule.
Mon arrivée en hiver m’a aussi permis très tôt de goûter le chocolat… mon goût pour le cacao est toujours immodéré.

Les gens disent que mes frères et moi nous nous ressemblons, mais s’ils prenaient la peine de nous parler, de nous regarder… ils se rendraient bien compte que nous sommes tous différents, à nul autre pareils, nous… les flocons !

pixabay.com

Voili, voilà.

Petite histoire d’hiver

Eh bien, ça en fait du temps que je ne suis pas passée par ici… pour des raisons toute personnelles et profondes… bref…

Lundi soir, j’ai participé à un atelier d’écriture. C’était assez sympa…

Voici mon premier texte :

C’est durant l’hiver que le printemps est le plus doux.

Une tasse de thé chaud à la main, après une promenade dans le froid qui a rosi les joues et le bout du nez, on se tient au coin du feu crépitant et l’on contemple le jardin constellé de millions de flocons. On reconnaît dans l’arbuste givré le rosier qui donnera ses fleurs avec générosité, on guette les perce-neige, on contemple mésanges, pinsons et rouge-gorge qui se houspillent autour des graines.

On profite de la flemme du dimanche soir pour se calfeutrer dans la chaleur de son chez soi, à moins qu’on ait prévu une rencontre autour d’une fondue qui ravigote.

C’est durant l’hiver que le printemps est le plus doux…
parce qu’il n’est pas encore arrivé.

pixabay.com

Voili, voilà.

Bannière d’août

Bonjour, bonjour !

Les semaines passent à toute vitesse et je n’ai jamais rien le temps de faire… je cours d’une bannière à l’autre, même s’il m’arrive aussi de faire quelques bricoles que je n’ai même pas vraiment le temps de vous montrer…

Voici la bannière d’août.

Voili, voilà.

Bannière de juin

Bonjour à tout le monde !

Bon, je ne suis vraiment plus présente ici, c’est un désert !

En vrac : j’ai fini ma formation de diacre, j’ai reçu mon diplôme fin avril, je fais actuellement un remplacement avant d’entrer en poste, normalement le 1er juillet. Beaucoup d’émotions, beaucoup de travail, beaucoup de joie… la vie, quoi!

Voici ma bannière pour le mois de juin. Vous trouverez les consignes chez les Poulettes !

J’ai utilisé des aquarelles, puis j’ai passé par-dessus une deuxième couche avec des couleurs irisées…
Voili, voilà…

Bannière d’avril

Et voilà, c’est avril, avec les petites fleurs et les oiseaux qui chantent !

Cette fois, pas de doutes, le printemps est là… même à 1500 mètres d’altitude où je fais un remplacement en ce moment !

Voici ma bannière pour ce nouveau mois, rendez-vous chez les Poulettes pour trouver les consignes et voir les créations magnifiques des autres !

Je ne suis plus trop présente ici… mais j’anime un groupe WhatsApp d’une photo par semaine… Si le cœur vous dit de nous rejoindre… Liassez-moi un commentaire et je vous donnerai le lien du groupe.

Voili, voilà.