Vous y croyez, vous, au Big Bang?

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Avec mes élèves, j’aborde actuellement la vaste question des origines de notre monde. La première partie du cours est très scientifique: il s’agit de raconter, et surtout résumer en 40 minutes, les 14 milliards d’années qui nous séparent du Big Bang. Autant le dire tout de suite, cela m’a demandé une intense préparation car je ne suis pas vraiment une scientifique dans l’âme…

Je croyais m’en être bien sortie, d’autant que les premières classes auxquelles s’adressait ce cours ont posé beaucoup de questions mais aucune à laquelle je n’aurais pas eu de réponse…

Et me voici face à l’avant-dernière classe. Je suis rodée, je regarde ma montre, j’ai bien géré le temps… il me reste 7 minutes pour aborder l’arbre de l’évolution, mais voilà qu’une petite main se lève, tout au fond de la classe, et un garçonnet me demande, tout à trac:

« Mais vous, vous y croyez, au Big Bang? »

Voilà une question pour le moins inattendue. En général, on me demande si je crois en Dieu, voire à des dogmes un peu compliqués pour les enfants, tels que la Trinité ou le fait que Saint-Théodule (patron du Valais, des vignerons et des fondeurs de cloches) veille vraiment sur le vignoble qu’il a apporté en Valais sur le dos d’un diablotin…

S’agit-il de croire au Big Bang comme nous croyons en Dieu ou à la virginité de Marie?

Pas le temps, bien sûr, de préparer une grande réponse scientifico-logique…

Si je crois au Big Bang? La question, pour moi, n’est pas là… C’est une théorie comme une autre. Elle n’engage en rien ma foi ni ma confiance dans le monde. C’est un modèle de l’origine de notre Univers. C’est la théorie que les scientifiques actuels estiment la plus probable. Si l’on m’annonçait demain que les scientifiques ont fait fausse route et que le Big Bang n’a jamais eu lieu, cela ne m’ébranlerait pas. Tout comme rien ne me perturberait dans l’annonce de la confirmation absolue qui placerait cette théorie au rang des faits. Le Big Bang n’est pas une explication du sens de la vie, mais de la rencontre des atomes et molécules qui ont permis la vie…

Ce qui est important pour moi, ce n’est pas de savoir si effectivement toute la matière de l’univers a été un jour concentrée en un seul point qui aurait explosé.

Ce en quoi je crois, c’est que la Création, et l’Humanité ont été voulues par Dieu et qu’elles ont profondément du sens. Peu importe comment nous sommes arrivés là, ce jour-là, nous nous trouvions face à face, cet élève et moi-même, créatures d’un même Dieu.

Empruntant les mots de Maurice Bellet, je dirai que « Dieu […] est en l’homme ce point de lumière que rien n’a puissance de détruire. Peut-être qu’alors croire en Dieu consiste en ceci: croire qu’en tout être humain existe ce point de lumière. » En cet élève, en vous, comme en moi-même.

Et pour aller plus loin sur le Big Bang, je vous invite à lire l’article de wikipédia sur le sujet, ou à regarder cette vidéo (la rigueur scientifique n’est pas la qualité première de cette vidéo, mais elle va vite et retrace à très grands traits ce qui s’est passé; elle permet une discussion avec les élèves sur le sujet).

Voili, voilà.

Méditation sur la fête des voisins

Voici une méditation écrite il y a quelques semaines, suite à la fête des voisins. J’ai un peu modifié mon original pour des raisons d’anonymat, mais le fond exprime ma pensée.

Hier avait lieu chez nous la fête des voisins.
Partout ailleurs, elle a lieu le dernier vendredi de mai, mais à cette date, il y avait la fête du quartier organisée par la commune.
Soyons réalistes! Le quartier, ce ne sont pas nos voisins. Pour la plupart, ce sont des étrangers! Ils vivent là, mais on ne les a jamais vus, on ne les connaît pas, ils ne font pas partie de notre vie, on ne sait même pas qu’ils existent!
Et pourtant, ils vivent là, tout proches de nous. Il ont des joies, des peines, comme nous. Ils se marient, ont des enfants, divorcent, vieillissent, meurent… comme nous. Et nous n’en savons rien.
Nos voisins, par contre, nous les connaissons, ce n’est pas pareil. On se dit bonjour aux boîtes aux lettres, on observe les changements de voiture, on connaît les prénoms des enfants et la couleur des canapés, on sait les nuits trop courtes des parents ou du jeune couple du deuxième qui se dispute si souvent. On se connaît, et on se reconnaît. On est proches. Alors, on a eu envie de se voir entre nous, sans étrangers.
Qu’est-ce qui différencie l’étranger du quartier, de la ville, du canton ou du reste du monde? Parmi nos voisins, il y a des gens de toutes les couleurs et d’une quinzaine de nationalités différentes. Italiens, chinois, indiens, portugais, congolais, français, albanais, suisses et autres cohabitent sans être des étrangers.
L’étranger… c’est celui qui nous paraît étrange, c’est l’autre, c’est celui qu’on ne connaît pas. Est-ce si étrange, vraiment, de vivre dans ma rue sans vivre dans mon lotissement? Est-ce si étrange, vraiment,d’être suisse sans être valaisan? Est-ce si étrange, vraiment, d’habiter un coin de planète qui ne soit pas l’Europe? Etranger, étrange, autre, nous sommes tous pétris de la même pâte humaine. Nous sommes tous image de Dieu. Nous sommes tous proches, et cette proximité se nomme humanité.
Eternel, ce matin, nous te prions. Aide-nous, dans notre travail, ce matin et chaque jour, à faire que les autres ne soient pas des étrangers mais des voisins, que nous puissions voir en eux non pas des êtres étranges, mais des proches, des prochains, des frères et sœurs, tous enfants humains d’un même Père divin.
Amen.

Voili, voilà, je voulais rendre compte de ce que je vis et observe: l’étranger est juste celui que je ne connais pas… Et je vous renvoie à la superbe histoire de Poulou et Sébastien, de Pomme d’Api, qui a bercé mon enfance… et la vôtre?

L’arbre sur l’île

Je partage avec vous une méditation que j’ai écrite ce matin…

« Il était une fois un pays qui n’était pas un pays avec des frontières et des pays voisins mais une île. Une île au milieu de la mer, si loin de tout que presque personne n’y allait jamais, sauf la famille qui y avait sa maison. C’était leur maison d’île, comme d’autres ont une maison de campagne.
Et sur cette île, il y avait du vent. Tout le temps. De la brise, des bourrasques, des tempêtes et même des ouragans.
A cause du vent qui soufflait tout le temps, les arbres ne pouvaient même pas pousser. Rien que de la végétation rase et rampante. Même pas de buissons ou d’arbustes.
Un jour, un oiseau épuisé arriva en vue de cette île. Il cherchait désespérément à se poser au milieu de l’immensité bleue. Il aperçut la terre de l’île et redoubla d’efforts pour y arriver vivant.
Il trouva refuge contre la maison d’île et se posa juste sous le toit. Toute la nuit, il dormit là, puis il reprit son chemin vers des cieux plus hospitaliers.
Cependant, il laissa trace de son passage en abandonnant juste à l’aplomb du toit la graine du fruit avalé la veille.
Cette graine poussa, devint un jeune arbre et grandit, tout contre la maison d’île.
La famille, émerveillée, observait mois après mois, puis année après année, l’arbre grandir.
Après 12 ans, l’arbre était aussi grand que la maison. Aussi grand, mais pas plus grand. Pas un rameau ne dépassait du toit.
L’arbre avait poussé à l’abri, mais ne pouvait pas pousser sans être protégé !
Eternel, si souvent nous voulons pousser nous-mêmes, tout seuls, comme des grands, nous croyant assez forts pour nous passer d’abri, de protection… et même assez forts pour nous passer de la seule protection qui nous soit essentielle, la Tienne.
Amen. »

Cette méditation m’a été inspirée par un arbre dont j’ai vu la photo sur Internet :

été :

hiver :

Je trouve surtout impressionnant l’hiver. Cet arbre n’a pas été taillé ; le vent casse tous les rameaux qui sortent de l’abri !

Voili, voilà, je vous souhaite une belle journée.

CLOM sur Calvin

En ce moment, je crée, un peu, mais je ne poste pas beaucoup (pour ne pas dire PAS DU TOUT !!!).

Il faut dire que j’ai l’esprit bien occupé par un cours universitaire en ligne dispensé par Coursera… Il s’agit d’un CLOM (Cours en ligne ouvert et massif, MOOC en anglais) ; on s’inscrit, on suit les cours vidéos dispensés par des professeurs d’université (ici, ce sont des profs de la fac de théologie de Genève, rien que ça), on lit, on fait les exercices et c’est vraiment passionnant (enfin, moi, ça me passionne…). Il y a aussi un forum qui permet d’échanger avec les profs et les autres étudiants (mais là, je manque de temps, donc je n’ai fait que me présenter)

Le thème de ce cours est Calvin, histoire et réception d’une réforme. C’est très accessible et très complet.

Ca permet de travailler à son rythme, dans des plages horaires qui nous conviennent… et sans avoir besoin de quelqu’un pour les enfants, ni de se lever aux aurores pour être à l’heure au cours. On a jusqu’au 2 décembre pour regarder toutes les séquences vidéos et faire tous les tests.

Protestinfo a fait deux billets sur le sujet, le 7 mars et le 25 octobre.

Si vous vous lancez, faites-moi signe, on pourrait échanger sur le sujet…

Voili, voilà pourquoi je suis beaucoup sur la toile mais pas beaucoup dans les créations.

Vendredi 13

Etes-vous superstitieux ? Moi, pas du tout, mais j’observe cependant chez moi, comme chez tous ceux qui prétendent ne pas l’être, que notre culture a quand même laissé des marques indélébiles !

Je vous propose aujourd’hui une petite méditation sur la chance… Pour conjurer le mauvais sort ??

Vous savez que je trouve des trèfles à quatre feuilles comme s’il en pleuvait, j’ai réfléchi sur ce thème… et je vous livre mes réflexions.

Saint-Patrick a, dit-on, utilisé la feuille de trèfle pour expliquer la Trinité : 3 en un qui forment un seul.

Le trèfle est ainsi devenu le symbole de l’Irlande, comme on le sait. Les Catholiques lui rattachent 3 vertus : la foi, l’espérance et l’amour.

Mais on trouve aussi, une fois sur 10’000, des trèfles à 4 feuilles.

Depuis bien longtemps, je trouve des trèfles à 4 feuilles sans même les chercher.

Refusant cependant toute superstition, je m’interroge, souvent, sur ce qu’est la chance.

La chance serait-elle d’avoir tout ? Tout ce que l’on veut, quand on le veut ? Je n’y crois pas ; cela conduit à l’absence de désir, qui laisse place à un immense vide dans l’existence.

La chance serait-elle de savoir conjurer le mauvais sort ? mais le mauvais sort existe-t-il ? Mon trèfle à 4 me permet-il de passer sous une échelle sans courir aucun risque ?

La chance serait-elle plus souvent dans ma vie que dans celle de ma voisine qui, elle, n’a jamais trouvé de trèfle à 4 feuilles ? J’ai eu de la chance dans ma vie, je le reconnais, mais plus que vous ?

On me dit souvent que j’ai de la chance…

  • d’avoir un mari qui m’aime (supportez-le une semaine !)
  • d’avoir de beaux enfants (faites-leur ranger leur chambre tout en faisant la lessive !)
  • de vivre en Suisse (payez mes factures de dentiste !)…

A chaque chance, on peut trouver un revers.

Je suis profondément convaincue que la chance, qui est une réelle bénédiction, presque un miracle certains jours, est plutôt de voir le bien, le beau, aussi dans les revers.

Dieu chemin avec nous. Pas seulement pour tout aplanir mais aussi, chaque jour, pour nous aider à surmonter nos « malchances ». Se replacer sous Son regard permet souvent de relativiser ce qui nous arrive. Cela permet aussi d’accepter la vie comme elle est, même s’il faut en passer par des phases de révolte. L’Eternel est assez solide pour entendre nos rages, nos dépressions et nos tempêtes.

La Foi nous permet de nous sentir acceptés aussi dans la révolte, dans la déprime, dans nos attitudes les moins honorables, les moins lumineuses.

L’Amour nous fait vivre ensemble, prier les uns pour les autres, tendre la main à celui qui en a besoin.

L’Espérance nous aide à attendre demain non sans angoisse, mais avec le désir de vivre, d’y aller, d’en goûter la saveur.

Et la chance ? La chance, c’est de se souvenir de tout cela et de le vivre.

Je vous offre aujourd’hui un trèfle à 4 feuilles, non pour vous porter chance, mais pour vous rappeler la chance que nous avons de vivre ici et aujourd’hui.

SONY DSC

Que l’Eternel, le Créateur du ciel, de la terre… et des trèfles à 4 feuilles (!) vous garde et vous fortifie.

Voili, voilà

Méditation : Accorde-moi de T’aimer

Ce matin, je vous propose un moment de méditation, avec un texte de Saint-Augustin que j’aime beaucoup. Ma grand-mère était pasteur et elle a beaucoup écrit sur Saint-Augustin et m’a donné le goût de mieux le connaître.

De toutes mes forces, celles que Tu m’as données,
je T’ai cherché.
Désirant voir ce que j’ai cru,
et j’ai lutté et j’ai souffert.

Mon Dieu,
Mon Seigneur,
Mon unique espoir,
accorde-moi de n’être jamais las de Te chercher,
qu’avec passion sans cesse je cherche Ton visage.

Toi qui m’as donné de Te trouver,
donne-moi le courage de Te chercher
et d’espérer Te trouver toujours davantage.

Devant Toi ma solidité : garde-la.
Devant Toi ma fragilité : guéris-la
Devant Toi tout ce que je sais, tout ce que j’ignore.

Par là où Tu m’as ouvert, j’entre : accueille-moi.
De là où Tu m’as fermé, j’appelle : ouvre-moi.

Accorde-moi de ne pas T’oublier.
Accorde-moi de Te comprendre.
Mon Dieu,
Mon Seigneur,
accorde-moi de T’aimer.