Le texte de la quinzaine, autour de la ville.
Cela faisait des jours qu’elle peaufinait son plan. Elle allait lui faire payer au prix fort sa fuite. Evidemment, l’anonymat de la grande ville où ils avaient élu domicile ne facilitait pas les choses mais elle décida d’en tirer son parti.
A 17h précises, elle descendit de chez elle avec le landau. Bébé semblait dormir profondément. Il s’agissait de se faire remarquer par la concierge en claquant la porte assez fort pour être entendue et espionnée derrière le voilage de la loge.
Elle prit le bus de 17h06 et chuta dans la cohue qui succéda à l’ouverture des portes. Malgré les embouteillages, le bus filait à vive allure dans les rues, le long des immeubles. Il passa devant le Théâtre puis s’engagea dans l’avenue des Ecoles. Marieka parlait avec animation. Elle raconta aux voyageurs attentifs comment elle était arrivée en ville et les péripéties qu’elle y avait vécues.
Elle descendit du bus et traversa rapidement la rangée de voitures pour arriver dans le parc. Un de ses talons se cassa entre deux pavés. Cela n’était pas prévu… Elle tourna cette avanie à son avantage, on la remarquerait mieux, ainsi… Comme si son manteau fuchsia ne suffisait pas. Elle ôta ses chaussures. Devant l’hôpital, elle expliqua à une jeune pervenche son histoire de talon. La contractuelle sourit. Marieka continua son chemin.
Elle retrouva l’asphalte sous ses pieds nus, sûre de sa victoire. Telle une abeille dans une prairie, elle prit le temps de flâner dans cet environnement urbain, mais elle avançait vers son but à une vitesse constante, s’assurant d’être remarquée par les passants.
Enfin, elle arriva à la gare. Le piège se refermait, comme elle l’avait prévu. Jules était déjà dans le train. Il la salua à peine. Il exerçait simplement son droit de visite. Elle commença à l’aider à monter la poussette dans le wagon, puis se ravisa. Elle ôta son manteau qui gênait ses mouvements. Elle le posa sous la poussette. Elle lui fit mille recommandations, s’assurant que le chef de train l’avait bien vue.
Elle sortit de la gare sans se presser. Elle tourna le coin de la rue et sauta dans le taxi qui l’attendait. Personne ne fit attention à elle. Le taxi démarra et la déposa à l’adresse qu’elle avait indiquée. Elle récupéra sa fille qu’elle avait cachée dans sa petite valise, après lui avoir donné des somnifères pour s’assurer qu’elle ne ferait pas de bruit. Elle n’avait rien emporté d’autre. La poussette remise à Jules était vide mais personne ne le savait. Par contre, tout le monde l’avait vue lui remettre le landau. Elle l’accuserait d’enlèvement, juste avant de disparaître dans la nature avec son enfant. Il serait ainsi, en plus, accusé d’assassinat. Elle avait assez seriné la police depuis que Jules lui avait annoncé vouloir la quitter. Elle prétendait qu’il les menaçait, l’enfant et lui. Personne ne la retrouverait jamais sous sa nouvelle identité, pas même la police. Sa victoire serait totale. Si elle ne pouvait pas le garder, pas question qu’une autre femme ne l’accapare. Il moisirait en prison pendant de nombreuses années et la regretterait toute sa vie !
Cette histoire me trotte dans la tête depuis longtemps. J’avais vu une dame remettre une poussette à un homme dans un train, en l’insultant copieusement… mais je n’avais pas vu le bébé… D’où mon idée.
Les mots à utiliser étaient : voiture, rue, immeuble, abeilles, théâtre, anonymat, animation, pavés, visite, parc, asphalte ou bitume, bus, fuite, flâner, embouteillages, urbain, gare, hôpital, cohue, chuter, constant ou constance.
Voili, voilà.
Ben quel suspense !! Belle histoire ! j’aime ce récit
Merci a toi
Quelle imagination, tu es impressionnante !
Je me suis laissée prendre par ton histoire !
Bises
Maligne la copine ! Et qui dit que les femmes ne sont pas calculatrices !
C’est bien mené, très agréable à lire et pas moral pour un sou mais j’aime bien ! 😀
Oups voilà un scénario bien étudié, franchement je n’y aurais pas songé!!!
Je t’avoue que ça me donne froid dans le dos!!!
Un défi bien mené du début jusqu’à la fin, bravo.
Je te souhaite une belle journée!!!
Bisous
Domi.
Une histoire bien menée.
La vengeance est un plat qui se mange froid ….quelle organisation .
ouhhhh là, heureusement que tu n’as plus de landau … j’ai été prise dans ton histoire du début à la fin, à chaque fois tu m’impressionnes avec ta plume, bravo, j’aime, j’aime, j’aime te lire !!!
Bisous
Moi aussi j’ai été prise dans ton histoire et j’attendais la chute avec impatience ! bravo !
Mais c’est machiavélique !!! Quelle imagination ! Dis-moi tu lis des polars ou des faits divers qui t’inspirent ce genre de choses ? 😆 En tous cas la plume est alerte et le suspense nous tient en haleine jusqu’au bout ! Bravo ! 🙂
Je suis très naïve, dans la vraie vie… Je me suis fait rouler plusieurs fois… Alors en regardant les autres, je me dis que l’on peut faire comme ci ou comme ça… Pour les faits divers, je n’en lis jamais, et les romans policiers… pffff… j’ai eu ma période (j’ai lu tout Exbrayat quand j’étais ado), mais pas plus que cela… Je n’aime pas quand il y a du sang… Je ne regarde pas de films, non plus… Tout cela sort de ma petite caboche (non, non, pitié, pas la camisole !!!)
Quelle imagination… J’ai le même mot qu’Asphodèle qui me vient : c’est machiavélique… Cette femme est glaçante, je n’aimerais pas qu’elle fasse partie de mes ennemis ;0)
Hello !!
Super ta nouvelle ! Suspense assurée, j’attends la suite !
Histoire très intéressante, très noire. J’aime beaucoup. Ton héroïne montre une détermination sans faille.